L’escalier du parking est une belle âme

Spread the love

Bien sûr tu pourrais dire, oh, c’est un fatras de béton, d’acier, de poutrelles et de grillage ! Rien qui ne fasse rêver ! Pourtant, regarde mieux, passant ! Ce ciel bleu parcouru de nuages est lui-même un ensemble construit de réseaux cristallins qui dessinent par leurs jeux la splendeur de ton jour !

Cet escalier te semble triste, peut-être, sa rembarde insipide, sa poutrelle droit comme un i qui ne dirait rien !

Mais si, il dit, cet immobile i qui te permet d’aller chercher ta caisse, voyons !

Sans lui, pas de parking, pas d’escalier non plus, et surtout, pas de ces accords colorés, rien de ces harmonies grillagées entre ocre et acier, entre alu et ciel, entre escalier et beauté !

Ce grillage te semble serré, étroit, morne même ?

Vois donc ! Il est si fin qu’il laisse passer air, bleus et lumière tout en protégeant ton pas, en gardant ton corps, en guidant ton regard même !

Passant, ne fais plus un sort aux objets du jour, ces parkings, voies, candélabres, trottoirs, rues, escaliers, poutrelles et saisons d’acier : ils tissent dans le réel la beauté des jours que, toi, tu dessines !

Ils sont ta plume, ton violon, ton piano, ton ciseau de sculpteur, le souffle dont tu parles ! Sans eux, nul écrit, grâce à eux, la vie !

Bref, que l’acier, aussi, soit de ton temple, car lui-aussi dit la nature !

Christophe Fadot, 21 septembre 2019 😉