Beaucoup plus … et beaucoup moins que ce qu’on dépense aujourd’hui !
Par ce qu’on ne dépense, vraiment, pas assez dans la formation des êtres humains, et tout d’abord des jeunes êtres humains, et beaucoup trop, vraiment, rationnellement, en dépenses militaires.
Par ce que les dépenses militaires, sur une année, une simple année, avec 12 petits mois qui filent à toute allure, prenons 2022 par exemle, c’est en gros 2.240 milliards de dollars, à peu près autant d’Euros. Disons 2.000 milliards d’Euros.
Et pour éduquer les jeunes, on dépense combien, à l’échelle de la planète ? Environ 3700 milliards de dollars.
Ca parait beaucoup, mais comme on va le voir, à l’échelle de la planète, si on compare ce chiffre aux 3,2 milliards d’êtres humains qui ont moins de 21 ans, là, maintenant, en 2023, on est mais super loin des montants que nous, la nation humaine, devrions pouvoir leur consacrer.
Par ce que dans la réalité vraie, la préoccupation numéro 1 dans de nombreuses régions du monde, c’est pas de créer des écoles d’ingénieur ou de commerce, même s’il en faut, même s’il s’en crée, , le problème numéro 1, c’est l’alphabétisation.
En vrai, une part considérable des jeunes, aujourd’hui, là – donc dans la pratique, chez nous toutes et tous, parce que la planète est une – ne sait pas lire et donc écrire.
Donc la question n’est pas tellement de savoir combien on dépense, mais combien on devrait dépenser.
Donc allons un peu chercher les chiffres sur cette question.
D’abord, les jeunes de, disons, moins de 21 ans, ils sont combien ?
Avec les statistiques des Nations Unies et des organisations internationales en général, on sait que les moins de 21 ans représentent :
– dans le monde, 3,2 milliards d’entre nous
– en Afrique : 1,4 milliard
– en Asie : 1,7 milliard, dont 510 million en Inde, 380 en Chine
– en Amérique du Sud, Centrale et du Nord, 523 millions.
– en Europe, donc pas seulement les 26 pays de l’Union Européenne, dans les 51 pays : 287 millions.
En moyenne, on estime que les dépenses d’éducation et de formation, tout compris, d’un être humain de la naissance à 30 ans s’étagent suivant les régions du monde de 50.000 à 500.000 dollars.
Prenons une moyenne planétaire de 200.000 dollars.
200.000 dollars, c’est ce que coûte, ou coûterait, la formation d’un être humain, tous frais confondus : de la construction et de l’entretien d’une école maternelle aux frais de fonctionnement et aux salaires des professeurs et enseignants en école maternelle, lycée technique, universités, etc.
– Globalement, les coûts de formation de 3,2 milliards de jeunes, sur 30 ans, ça fait 3,2 milliards x 200.000 dollars/Euros/Yuans, etc., soit 640.000 milliards de dollars, etc. Et donc sur un an, environ 21.500 milliards de dollars.
21.500 milliards de dollars par an, ce n’est pas ce qui est dépensé, c’est ce qu’il faudrait dépenser, à l’échelle planétaire, pour éduquer correctement un être humain, pour lui permettre de devenir chirurgienne, technicien d’imprimerie, charpentière, agricultrice, apicultrice, marin, etc.
Ce qui est dépensé, c’est 3.400 milliards de dollars, dont une large partie dans les pays dits riches.
Revenons aux dépenses militaires : 2.400 milliards de dollars en 2022. Soyons optimistes et retenons une moyenne de 2.000 milliards de dollars par an sur 30 ans, ça nous amène à environ 60.000 milliards de dollars sur 30 ans en dépenses militaires.
Or, ces dépenses militaires, d’un point de vue économique et humain, rappelons-le, seront au mieux inutiles, c’est à dire stockées dans des hangars et des bunkers plus ou moins bien protégés, soit auront une valeur négative, puisque lorsqu’elles sont utilisées, elles se transforment en perte de vies humaines et en destruction d’équipements et de l’environnement.
Donc, on a d’un côté 600.000 milliards de dépenses nécessaires sur 30 ans, pour l’éducation, la formation, etc., des 3,2 milliards d’êtres humains de moins de 21 ans en 2019, et de l’autre côté 60.000 milliards de dépenses militaires, toujours sur 30 ans, qui, elles, sont non seulement certaines, à ce jour, mais aussi largement sous-évaluées, dans la mesure où elles s’accompagnent d’immenses dépenses associées d’espionnage, de recherche-développement, de propagande et contre-information, etc., qui sont exclues de ces statistiques.
Donc il faudrait trouver, mobiliser 600.000 milliards d’Euros pour la formation des jeunes générations sur 30 ans, soit environ 20.000 milliards de dollars par an.
Est-ce qu’on les dépense ? Non, et on en est très loin. La Banque mondiale estime que sur les 30 dernières années, la part du PIB consacrée à l’éducation dans le monde, oscille autour de 4,2 %.
En 2019, dernière année où on a des statistiques à peu près robustes, le PIB mondial, donc la somme de la création de valeur par les humains, a été égale à environ 87.700 milliards de dollars.
Donc les dépenses d’éducation, tous pays confondus, en 2019, peuvent être estimées à 4,2 % de ce montant, soit 3.683 milliards de dollars.
C’est bien, mais on est très loin des 20.000 milliards de dollars qu’il faudrait pouvoir consacrer, en moyenne, chaque année, pour offrir une formation digne de ce nom aux jeunes, partout sur la planète.
Il manque juste 16.317 milliards de dollars, 4 fois et demie plus.
Par contre, aujourd’hui, on trouve moyen de dépenser 2.400 milliards de dollars en dépenses militaires. Tous les ans.
Ca aiderait quand même de pouvoir affecter une part significative de ces 2.400 milliards de dollars, probablement le double en réalité, dans les dépenses d’éducation !
Alors, pourquoi, on ne fait pas ces dépenses ?
Il y a toutes sortes de réponses à cette question, d’explications croisées, etc. mais à la base, l’humanité est incapable de faire ces dépenses-là parce qu’on like le discours nationaliste !
On like l’idée que notre pays, notre culture, notre région du monde, notre système de valeurs, est le meilleur du monde, et de loin, etc.
Bref, on applaudit au Moyen Âge des 2.240 milliards d’Euros de dépenses militaires, chiffre 2022.
Alors, si on veut espérer, un jour, apprendre à lire et à écrire à nos jeunes, partout sur la planète, à leur apprendre à devenir poète, ingénieur, peintre, créatif, décorateur, vétérinaire, technicien, mécanicienne, artiste : la profession la plus utile socialement, régisseur de plateau télé ou cinéma, producteur, financier, professeure, etc., il faut commencer par au-moins parler un peu de l’idée d’une fédération planétaire de l’humanité, et peut-être liker un peu moins tout ce qui exalte la suprématie de notre pays, de notre culture, de notre empire, etc.
Sinon, et bien, ça continuera toujours.
Pourquoi ça changerait si on ne change pas notre approche, si on continue d’applaudir à l’orgueil nationaliste ?
L’humanité, c’est à dire nous, peut s’en sortir.
Vraiment.
On peut s’en sortir, c’est à dire sortir de cette situation de guerre civile planétaire larvée, à la condition qu’on commence de parler d’une pan-terre, pour reprendre les mots d’Omraam Mikhaël Aïvanhov, qui en avait lancé le concept.
Pan-Europe, Pan-Afrique, Pan-Amérique, Pan-Asie, c’est bien, c’est nécessaire même, mais à la condition d’envisager ces regroupements fédéral dans une « perspective plus large encore », pour reprendre les mots exacts des fondateurs de l’Union Européenne réunis dans le « Comité d’action pour les Etats-Unis d’Europe » en 1953.
Etats-Unis de la Terre ? Cette expression fait trop penser aux USA, il me semble. On pourrait quand même l’imaginer, l’utiliser, elle reste parlante, mais l’expression « Pan-Terre » est plus parlante encore, plus universelle.
Mais l’essentiel, c’est pas les mots, ni l’expression, même de Pan-Terre : c’est l’idée, la direction, l’imagination d’unir nos différences, nos spécificités, nos fiertés, notre orgueil même, si on veut, pourvu qu’on puisse apprendre à lire et à écrire et à devenir ce qu’on est, à l’échelle de toute la planète, à l’échelle de tous nos jeunes.
La réunion planétaire est possible.