Aujourd’hui, c’est le 14 juillet, en France, c’est la fête nationale, celle qui marque l’identité de cette nation.
Tout être humain a une nation qu’il appelle sienne, et la mienne est la France.
Est-ce que c’est un honneur ?
D’une certaine manière, oui bien sûr, car toute nation est belle, et c’est un honneur que d’y vivre, car on bénéficie ainsi de tout ce que cette nation a essayé de construire et de mettre en place depuis des siècles, en termes de services collectifs, d’écoles, de musées, de protection, de routes, d’idéaux collectifs.
C’est un honneur.
Et un danger.
Car tous les honneurs, toutes les fiertés, en sont un.
De cela, il n’y a pas à s’étonner, toute l’histoire en témoigne : dès qu’un être humain se sent fier, généralement à juste titre, d’une qualité particulière, la plus infime soit-elle, cela lui semble une raison suffisante pour l’oublier aussitôt dans la vigueur avec laquelle il va combattre celles et ceux qui ont le toupet de contester son droit à en défendre la vertu par quelque moyen que ce soit, jusqu’aux plus ignobles, ou à en imposer le bénéfice jusque dans les territoires les plus éloignés ou les plus improbables !..
Toute l’histoire le dit : la fierté d’être – choisissez n’importe quelle nation, religion, culture, qualité humaine, spécificité, etc. – est la cause des plus extraordinaires compromissions de ladite nation, religion, culture, qualité, etc. – avec la laideur, la cruauté, la bêtise, à l’opposé exact des qualités indéniables de ladite nation, religion, culture, qualité, etc.
En tant que français, je suis bien placé pour en témoigner.
Mais la question est : est-ce que je ne suis que français ?
Ben, pas vraiment.
Car en tant qu’être humain, je suis évidemment, comme absolument tout le monde, passé par d’innombrables nations que j’ai alors appelées miennes.
Car miennes, elles étaient.
J’étais alors Russe,
Américain,
Colombien sans doute, avant même que ce pays se nomme ainsi,
Juif, souvent, en Russie aussi, peut-être en Lithuanie
Peut-être Ukrainien, après tout, ce n’est pas immensément impossible,
Cathare, c’est à dire Bogomile, en Bulgarie peut-être, en France sûrement, dans la France d’alors, dans le comté de Toulouse dans les montagnes pyrénéennes, je m’en souviens,
Japonais, vivant dans un chateau, le fils du jardinier du Prince, puis étant quitté la perspective d’être valet à vie, étant parti dans les contreforts d’un mot où j’élevais des carpes, je vivais heureux près de ma compagne artiste,
Indien, c’est à dire j’étais femme, et mère de famille nombreuse, dans une Inde où je respire encore le Prâna des fruits, de l’air, des arbres, de la lumière,
Autrichien et Hongrois, à l’époque, c’était possible !
Egyptien avant cela, au nord d’une Afrique dont j’avais les traits et l’âme empreinte de nature et de soleil,
Tout cela, comme absolument tout être humain le vit, je l’ai traversé et le traverserai encore, bien sûr.
Dans d’autres nations, que j’appellerai à nouveau miennes, je découvrirai la fierté d’y être né, mais
Mais est-ce qu’alors la terre sera unie ?
Ou plus précisément, car la terre, en elle-même, est tout à fait unie, elle est un même ensemble biologique et géologique respirant, pour ainsi dire, d’une même voix !, est-ce que la nation humaine se sera, quand j’y reviendrai, enfin unie, enfin rassemblée, enfin réconciliée avec elle-même ?
Que seront alors les nations dans ces Etats-Unis de la Terre, dans cette PanTerra que j’espère ?
Les fiertés d’y vivre !
Il y aura toujours des nations, des continents, des régions du monde, des cultures, dans ces pays des régions les constituant, dans ces régions, des villes, des métropoles, des villages, dont tout être humain peut être et sera fier, à commencer par celles et ceux qui y vivront,
Car une nation humaine réconciliée avec elle-même,
Cela veut dire des pays, des nations, des villages, fiers d’être tels, mais unis, conversant, travaillant de concert, et ne dépensant plus 2.300 milliards de dollars/d’Euros/de Yuan, de Roubles, etc., en armements et dépenses militaires, comme c’est le cas aujourd’hui, encore
Donc des nations fières, mais unies dans une nation humaine,
Que j’espère !
Et vous, l’espérez-vous, cette nation unie de la famille humaine ?