“Nouvel âge” ?

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Nouvel âge” ? Ouh là !

C’est vrai, “nouvel âge”, c’est pas très vendeur !

Ça vous a des airs new-age …

Bref, cette expression, “nouvel âge”, parvient à notre esprit entourée d’une réputation un peu baroque, mercantile, voire solidement décalée. Pas fameuse pour tout dire !

Et pourtant.

Car “Nouvel âge”, en tout cas sur ce site, comme dans le livre “Naissance d’une civilisation – Philosophie, politique et économie du nouvel âge”, c’est pour dire la fin du Moyen Âge.

La fin de ce Moyen-Âge dans lequel nous vivons tous encore, où que l’on habite sur notre commune planète.

Les manifestations de ce Moyen Âge finissant peuvent être différentes ici ou là, d’une région à l’autre du monde, mais plus ou moins, et généralement plutôt plus que moins, nous vivons tous encore dans les caractéristiques sociales, politiques et économiques qui étaient celles du Moyen-Âge, que nous en soyons conscients ou pas.

C’est à dire par exemple que nous vivons encore sous la protection de 197 seigneuries inquiètes du donjon voisin, et cela qui plus est, avec sincérité, c’est même tout le problème.

C’est-à-dire aussi qu’individuellement ou collectivement nos modes de raisonnement, de comportement, d’expression restent largement conditionnés par un consensus fait de crainte. De crainte devant l’avenir, de crainte des autres, du climat, bref d’à peu près tout !

Nous n’imaginons pas notre monde autrement que celui qui nous a vu naître : un monde de défiance, de crainte, de compétition forcenée dans lequel il faut s’unir pour survivre.

Survivre, la plupart du temps, c’est oublier de vivre.

Cela dit, cet ensemble de réalités, ce “Moyen-Âge” planétaire encore si présent, est loin de n’avoir que des défauts ! Au moins est-ce un monde qui dans l’ensemble fonctionne, qui assure des services sociaux, publics, qui permet une certaine vie individuelle, familiale, collective, culturelle, économique, etc.

Qui plus est, “Moyen-Âge” est loin d’être forcément une expression péjorative. Cette époque avait des qualités, dont certaines ont même disparu ! Par exemple, les frontières physiques n’existaient pas dans le Moyen Âge européen. C’est l’invention du fil de fer barbelé au dix-neuvième siècle qui a amené l’établissement de frontières physiques marquées.

Il reste que nous vivons encore très largement dans ce Moyen Âge qui a marqué nos esprits et nos cultures d’une manière si forte que nous ne nous en rendons pas compte.

La preuve ?

Est-ce que nous nous rendons compte qu’il existerait une alternative à la division administrative actuelle de l’humanité entre 197 pays ?

Mais pas du tout ! Qui parle d’États-Unis de la terre, ou d’Etats-Unis du monde, aujourd’hui, ou de fédération planétaire ?

Mais juste personne, ou à peu près !

Et pourtant.

Et pourtant, petit à petit, ça change, et ça change partout !

Sur les questions d’environnement, du réchauffement climatique, de lutte contre les incendies, et même de coordination face aux pandémies, on voit bien que, petit à petit, la donne change. Petit à petit se fait jour l’idée, que, tous comptes faits, ensemble, on est plus forts que séparés et tout petits.

Car qui n’est pas tout petit face à la nature ?

Du coup, ça redonne le sourire.

C’est ça le “Nouvel Âge” : une nouvelle époque qui vient, graduellement, commençant à apporter un nouveau regard, une nouvelle approche, sur tout. Une nouvelle approche, plus collaborative, plus ensemble, bref, moins inquiète .

Une nouvelle époque qui s’installe progressivement, portée par on ne sait quoi : l’histoire, les circonstances, les technologies, l’envie humaine de résoudre les problèmes collectifs. Une époque que toutes et tous, nous portons souvent inconsciemment. Apportant tout un ensemble de causes, de facteurs, d’influences, “d’énergies”, au fond, intéressantes à étudier en elles-mêmes, mais que l’on peut résumer par un constat, lui-même très simple : c’est comme ça, le monde change !

C’est comme ça, un nouvel âge de l’histoire humaine s’installe progressivement, sans que nous nous en rendions compte, là non plus.

Et quelle est la caractéristique centrale de ce nouvel âge si imprécis que nous en distinguons à peine les contours ?

Je propose dans “Naissance d’une civilisation planétaire” cette idée, ou plus précisément ce constat : la caractéristique centrale de ce nouvel âge, c’est qu’il intègre un peu plus de ce que l’on peut appeler “l’ésotérisme” dans la vie sociale comme dans la pratique individuelle.

L’ésotérisme, c’est un mot compliqué, c’est vrai. Mais enfin, il a une qualité : ce mot est concis. Il dit en dix lettres qu’il existe une architecture de l’invisible, bref de tout, puisque l’invisible : les émotions, les pensées, la cause des choses, la beauté, la justice, le bien, etc. bref, tout ce qui ne se voit pas et à peu près tout de ce qui anime ou explique ce qui se voit, c’est beaucoup de “choses” au fond, c’est même presque tout si on y réfléchit.

Donc “ésotérisme”, pourquoi pas ?

Pourquoi pas, pour résumer un regard sur le “réel” qui anime en profondeur nombre, si ce n’est la plupart des évolutions de comportement individuel et collectif apparues ces 30 dernières années, que ce soit dans le domaine de la sensibilité environnementale, de la santé, des attentes collectives, de la montée en puissance des réseaux sociaux, et même de l’empathie humaine, bref du

Et ça n’a d’ailleurs rien de nouveau : tous les “nouveaux âges” de l’histoire humaine, par exemple dans la Renaissance Européenne du quinzième et du seizième siècles, ou dans le sixième siècle avant notre ère de la Grèce antique, ont procédé ainsi. Ça, j’en parle dans la deuxième partie de “Naissance d’une civilisation planétaire : politique du nouvel âge”.

Alors, le “Nouvel âge” des années 80 et 90, un peu oublié aujourd’hui, c’est vrai, il avait des côtés très ridicules, grotesques parfois, voire désagréables, et de ce fait désagréés par la société !

Oui, mais voilà, il représentait une nouvelle vague, une vague de pionniers, un peu cow-boys certes, un peu voyous parfois aussi, mais aussi accompagnés et parfois précédés de génies, de poètes et de personnages d’exception que l’histoire, plus tard, comme toujours, repèrera dans les débris que cette vague aura laissés sur la plage de la société.

Le nouvel âge de ces années-là, oui, il était un peu ridicule, bon.

Mais il a contribué à amener des pépites qui ont ranimé l’économie, la technologie, la culture et la conscience collective de la société humaine.

Et c’est pour ça d’ailleurs qu’on ne parle presque plus du nouvel âge, encore moins du new age.

Ses pionniers ou ont disparu ou sont oubliés. Pour autant, le nouvel âge est devenu la société humaine, sans qu’elle s’en rende compte cela dit, parce qu’elle abrite encore toutes les contradictions de l’ancien âge, lequel évidemment se débat encore, veut profiter de ses derniers moments, etc.

Moments longs : on parle ici de civilisation humaine, planétaire, où les jours se comptent en années. D’où ces soubresauts, qui nous paraissent inouïs et inquiétants.

Inquiétants, mais à l’échelle de l’histoire humaine, que sont-ils ?

Ceci : les moments de la naissance d’une civilisation planétaire.

Jean-Christophe Fadot. 17 janvier 2019.