Gospodi!

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Gospodi, ça veut dire Seigneur! en Bulgare.

En Bulgarie, dans la tradition chrétienne, on dit « Gospodi! » quand on s’adresse à Dieu, pour une prière.

Prier, c’est parler à Dieu.

A Dieu, c’est à dire à tout l’univers, puisque Dieu est tout.

Prier, il me semble, c’est souffler sur une guitare recouverte d’un sable doré, celui que le temps a déposé sur ses cordes.

On souffle, le sable s’envole vers les étoiles, les cordes vibrent, les anges viennent, regardent, écoutent.

Les étoiles accueillent le sable, les anges lisent votre prière, et d’un coup d’ailes dans ce ciel peuplé d’étoiles en font descendre de minuscules morceaux d’univers, c’est à dire de lumière, sur nos yeux, notre coeur, notre âme, pour nos bobos, nos douleurs.

Voilà, votre prière a été écoutée, l’or des étoiles déjà sur vos problèmes descend.

Il résoudra tout. L’or des étoiles est un puissant remède.

Maintenant, si on ne croit pas à Dieu, à toutes ces choses, aux anges, etc., est-ce que ça marche aussi ?

Bê, pourquoi ça ne marcherait pas ?

Si Dieu nous semble un concept étrange, au moins imaginons-nous une réalité d’ensemble, dont l’intelligence soit aussi immense que surprenante.

Celle issue des milliards d’années de la lente et infinie construction de la conscience et de la réalité de cet univers dont atomes, molécules, êtres, montagnes, humains, galaxies et temps font partie.

Dans cette perception-là, que seraient les anges, et de manière générale, les esprits invisibles dont toutes les spiritualités et la plupart des traditions culturelles de l’humanité parlent et témoignent ?

Une certaine idée de la conscience, de la réalité, de l’interconnexion des consciences, probablement.

Parce que, qu’est un ange, pour la tradition ésotérique ?

Un être joyeux, intelligent et désintéressé, proche des humains, mais qui ne vit pas sur le plan terrestre.

Et comment se manifeste-t-il à la conscience des humains ?

Par l’envoi d’idées, que nous appelons intuitions, et parfois même par la manifestation de coincidences curieuses, etc., des choses comme ça.

Alors, si on ne croit pas aux anges, peut-être pouvons-nous considérer ce qui apparait parfois dans notre conscience sous forme de voix douces, d’idées neuves, belles, désintéressées, nobles même ! Que sont-elles ?

La voix des anges, si nous y croyons.

Celle de la meilleure part de nous-même, de la conscience humaine, ou de notre conscience, si nous préférons croire à cela.

Et en définitive, est-ce que ça change quelque chose ?

Mais pas tellement, parce que, à la fin, ce qui compte, c’est ce que nous faisons de ce que nous appelons voix des anges ou perceptions profondes, ou tout autre chose.

A la fin, ce qui compte, c’est le souffle de notre sable doré, quel que soit le nom qu’on lui donne, sur les heures et la réalité de notre vie.

Le reste, …

Donc,

Il y a quelques jours, un ami Bulgare, Petko, a mis sur son compte, un texte, que j’ai trouvé magnifique.

Je lui ai écrit :

« Petko, tu as écrit un texte extraordinaire, tellement poétique et mystérieux : « cette question divine à la porte de notre âme ».

Petko m’a répondu  » Ami, la prière est de Peter Deunov ».

Le maître spirituel Peter Deunov, dont j’ai déjà parlé dans ce blog.

Alors voici le texte, comme il l’avait mis en ligne :

Господи, ние Ти благодарим за този хубав живот, за този хубав свят, който Си създал у нас. Искаме да живеем според тази Любов, която Си внесъл в душите ни. Твоята Светлина да озари умовете ни и с тази Светлина да разрешим онзи Божествен въпрос, който сега седи пред вратата на нашата душа.
Амин.

Bon, mes connaissances en Bulgare, surtout écrit en cyrillique, sont minces.

Alors, petit passage par Google translate, et ça a donné :

Gospodi, nie Ti blagodarim za tozi khubav zhivot, za tozi khubav svyat, koĭto Si sŭzdal u nas. Iskame da zhiveem spored tazi Lyubov, koyato Si vnesŭl v dushite ni. Tvoyata Svetlina da ozari umovete ni i s tazi Svetlina da razreshim onzi Bozhestven vŭpros, koĭto sega sedi pred vratata na nashata dusha. Amin

Toujours avec Google translate, et avec un peu d’adaptation, on peut traduire ce texte par :

« Seigneur, nous Te remercions pour la beauté de cette vie
Et pour la beauté du monde
Que Tu as créés en nous !
Nous voulons vivre selon cet Amour
Que Tu apportes à nos âmes !
Que Ta lumière illumine nos esprits
Et résolve
Cette question divine
A la porte de notre âme.
Amen.

Vraiment, je trouve ce texte est en lui-même un chant et ce chant possède sa propre musique.

Gospodi!

Seigneur !

Alors, je lisais ce texte, je le découvrais sur mon écran d’ordinateur, et je ne sais pas pourquoi, il m’est venu une image, je ne sais pas pourquoi.

C’était en Bulgarie, il y a bien longtemps je suppose, des femmes chantaient en tapant sur du blé pour en faire sortir le grain qui deviendrait le pain de l’hiver qui viendrait.

Parce que l’hiver vient toujours.

Et dans cet été là, leurs chants disaient encore, tant d’années après Orphée, le rythme étrange et mystérieux des mélodies qu’il avait créées, dans les montagnes de Rhodope, tant de siècles auparavant.

Elles chantaient ces chants que la tradition a conservé jusqu’à ce jour, et que j’ai entendus, dans la salle de concert Boris Hristov à Plovdiv, chantés dans l’été 2019 par les sopranos et les altos du choeur créé par Yordan Kamdzhalov.

Elles chantaient, et dans leur voix, à travers ce grain qui sortait des épis dans la poussière et les chants, on pouvait voir et entendre ce bleu,

Ce bleu profond où les étoiles s’envolent dans le blé battu pour en faire naître le grain du pain de l’hiver.

Alors, ce jour-là, quand j’ai lu ce texte de Peter Deunov sur le mur de Petko, j’ai trempé mon pinceau dans le bleu de cet or, que j’entendais encore, que je buvais pour ainsi dire, et j’ai essayé d’écrire la musique que je voyais, dessinée sur ces collines aux portes de la Grèce, entre Macédoine et la montagne Vitocha, au dessus de Sofia.

Et j’ai essayé aussi d’associer ces accords aux sonorités de la chrétienté, aux accords si proches de Monteverdi, dans la Renaissance italienne, ou celui si glorieux des choeurs Orthodoxes.

Parce que leurs accords sont les mêmes :

La beauté, pas plus que les oiseaux du Ciel, ne connaissent de frontières.

Les oiseaux sans frontières, c’est pas de moi. C’est de Lamartine, dans son poème si beau « La Marseillaise de la Paix » :

Et pourquoi nous haïr, et mettre entre les races
Ces bornes ou ces eaux qu’abhorre l’œil de Dieu ?
De frontières au ciel voyons-nous quelques traces ?
Sa voûte a-t-elle un mur, une borne, un milieu ?
Nations, mot pompeux pour dire barbarie,
L’amour s’arrête-t-il où s’arrêtent vos pas ?
Déchirez ces drapeaux ; une autre voix vous crie :

L’égoïsme et la haine ont seuls une patrie ;
La fraternité n’en a pas !

Alphonse de Lamartine, 1841

Vous me direz peut-être :

« M’enfin, il n’y a pas d’oiseaux dans ce poème ! »

Alors, c’est pas faux, mais bon, on va pas chipoter, vous voyez l’idée : les oiseaux du ciel ne reconnaissent pas les frontières.

Même si les frontières, à ce jour, il y en a toujours.

Et c’est pour ça qu’il est toujours compliqué de parler de beauté, d’univers et de la santé des yeux.

Or les yeux de ce Maître spirituel, Peter Deunov, étaient en si bonne santé qu’il voyait Dieu.

Dieu en tout.

Dieu en nous, dans l’univers, dans le blé, et jusque dans les questions à résoudre.

Voilà, ce qu’il a écrit :

« Seigneur, nous Te remercions pour la beauté de cette vie et pour la beauté du monde que Tu as créés en nous !

Nous voulons vivre selon cet Amour que Tu apportes à nos âmes !
Que Ta lumière illumine nos esprits et résolve cette question divine
A la porte de notre âme. »

J’ai trouvé ça tellement beau comme idée, tellement fin, tellement intelligent aussi.

Ca n’a l’air de rien pourtant presque, ces quelques mots

« … résolve cette question divine à la porte de notre âme ! »

Oui, mais regardez, c’est une phrase magique, vraiment, d’une infinie finesse philosophique.

Dire « résoudre la question divine à la porte de notre âme », c’est donner à la fois l’explication philosophique et le moyen pratique de résoudre toutes les questions que la vie nous amène.

Et elle est généreuse en questions, la vie.

Des petites questions de tous les jours, et des super grandes questions.

Par exemple : « Est-ce que l’humanité aura la capacité à vivre avec elle-même ou pas ? »

Donc, cette phrase « résoudre la question divine à la porte de notre âme » suggère que toutes les questions que la vie, autrement dit – toujours pareil, si on croit en Dieu, que Dieu nous apporte, ont été déposées par la vie à la porte de notre âme.

Et pas par hasard.

Non, avec intention.

Et pourquoi ?

Mais justement, parce que la réponse à cette question, futile ou super importante, la réponse elle est là : dans notre âme.

Et notre âme, c’est quoi ?

Ah, ça c’est un vaste sujet, bien sûr.

Un beau sujet, qu’amour et musique décrivent, de multiples manières.

Parce que la vraie vie de l’âme, c’est l’amour.

L’amour, c’est à dire la vie de l’âme.

C’est à dire cette respiration dans le souffle des étoiles intérieures, dans le bruissement de l’or des soleils.

Le reste, c’est pas tout à fait ça, en fait.

Alors, ma musique, bon, c’est vrai, elle est moyenne, je sais.

Je me sens comme un peintre malhabile devant l’Everest, ou le mont Kailash, et qui peinerait à commencer à peindre, car comment dire l’ineffable, la beauté, la majesté ?

Le Réel ?

Le Vrai ?

Comment peindre le Vrai, le Beau, le Bien ?

Comment les dire en musique, en phrases, en rythmes ?

Orphée y arrivait bien pourtant,

Et Peter Deunov si bien aussi, en phrases si simples, si magiques,

Des collines bleues pour aller vers Dieu, d’un pas léger, dansant, voilà ses mélodies, où l’on sautille pour attraper des étoiles dans le ciel en plein jour, en plein bonheur, quoi que l’on traverse !..

La paneurythmie !

Oui, mais voilà, mon art est malhabile.

En plus, bon, c’est rendu avec de la musique électronique.

Mais bon, c’est tout ce que j’ai réussi à dire avec mon stylo.

Mais vous, en vous appuyant sur ce début de musique, aussi malhabile soit-elle, peut-être retrouverez-vous quand même ces voix qui chantaient, autrefois,

Et qui chantent toujours,

Dans ces accords où hiver et été glissent leurs voix,

Parce que les anges qui viennent écouter votre prière,

Vous savez, quand vous soufflez sur le sable dorée de votre guitare, dedans,

Dedans votre âme,

Les anges qui viennent chez vous chantent toujours,

Ces mêmes chansons.

Ou plutôt non, ils chantent toujours, jamais la même chanson, mais toujours de la même voix

Celle de Dieu,

C’est à dire de vous, parce que vous, aussi, êtes l’univers,

Dans ce souffle magique qui fait voir l’or bleu du blé

Qu’on bat pour en faire le pain de l’hiver.

Gospodi!, c’est ici : https://soundcloud.com/user-283927556/gospodi-1