Le coq

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Aujourd’hui j’ai entendu un coq chanter.

Évidemment, comme tout le monde, j’ai souvent entendu des coqs s’exprimer !

Mais ce matin, j’ai pensé à cette idée selon laquelle le coq est l’emblème de la France.

En ce moment, le nationalisme est une valeur montante. De partout, les proclamations de grandeur nationales s’éveillent ou se réveillent !

Chacune et chacun estime, et avec raison, que son pays n’est pas assez considéré, que son apport à la culture humaine n’est pas assez mis en valeur.

Et ce matin, comme tout le monde, comme ce coq, j’ai envie de faire pareil !

Mais pas vraiment comme tout le monde.

En fait, pas tout à fait comme tout le monde.

Car le chant de la France, à travers les âges, a souvent été de jouer les trublions pour casser les formes anciennes et faire émerger des idées nouvelles, de nouvelles perspectives sociales, la République, les Droits de l’Homme, etc.

Enfin, ça, c’est son bon côté, le bon côté de mon pays, la France.

Parce que les mauvais côtés, ils n’ont pas manqué, et ne manquent pas non plus. Chacun les connaît, les subit ; alors, n’en parlons plus, d’autres s’en chargent, et heureusement, car les défauts sont là pour être réparés et disparaître.

Et puis, tout le monde sait que le meilleur moyen de faire diminuer un défaut, ce n’est pas tellement de s’acharner à le faire disparaître, c’est au contraire de faire croître son voisin, ses voisines : ses qualités.

Et la qualité numéro 1 de la France, cocorico, c’est cela justement : de signaler l’éveil du jour, d’une idée, d’une idée neuve !

Donc, le chant de l’idée qu’aujourd’hui je veux chanter, avec l’emblème de mon pays, pour une fois, je suis nationaliste alors, c’est l’idée de l’universalité !

Cette idée qu’ensemble, on est fort, on peut tout.

Tout.

Tout ce qui est beau, juste, bien, et qui faute d’unité semble impossible.

Mais non, impossible n’est pas un mot acceptable s’il s’agit de beauté, de justice, de bonté.

La bonté, ça semble bête comme mot.

Non, la bonté, c’est ce que l’action des états et des gouvernements devrait être, ce dont nos propres actions et comportements devraient témoigner, avec courage et responsabilité.

La bonté, ça veut dire avoir le courage d’aider, la fierté de dire non à l’injustice, de proposer des solutions, des compromis, de soulager des tensions entre ennemis.

Et l’unité que la France devrait, peut ! célébrer, c’est celle de la nation humaine, de la famille humaine.

À quoi sert-il de célébrer la gloire de son pays tant qu’on ne célèbre pas la beauté potentielle de la nation humaine ?

Huit milliards de citoyennes et de citoyens, voilà notre force, notre réalité, notre nation commune : nous, l’humanité.

Huit milliards de vies, de savoirs, d’intelligences, de projets, de réalités, de difficultés qu’ensemble, ensemble, on peut transformer.

Voilà ce chant du coq que tout être humain peut exprimer, lancer au monde pour dire que le jour se lève, que ce jour est possible, que cette unité des nations, des différences, des identités respectées et conversant, est imaginable, réalisable, accessible !

Dans l’ésotérisme, ce mot un peu compliqué qui désigne ce que l’expérience humaine a pu rassembler de connaissances sur la nature profonde des êtres et de la réalité, il y a ce concept d’égrégore.

Un égrégore serait cette forme spirituelle que l’âme d’une nation, d’une ville, d’une entreprise même, d’une culture, etc., en fait, de toute collectivité, forme, représente, constitue, d’une certaine manière, dans le plan invisible.

Et pour la France, la tradition veut que cette forme ait la forme … d’un coq, évidemment !

Bien sûr, c’est symbolique, mais ce symbole, comme tous les symboles, est une image qui parle, qui raconte une certaine histoire, une certaine vérité, une pastille de sagesse, une pépite de savoir, de beauté, d’intelligence.

Celle du coq qui dit bonjour à toute la création, et qui, quoique tout petit, sait réveiller tout un voisinage, l’image de ce tout petit pays, mon pays, la France, petit, oui, très, mais qui, dans ses bons jours, a su réveiller son voisinage pour dire des idées neuves.

Aujourd’hui, le voisinage de tout être humain, c’est l’humanité, et plus encore, c’est toute la terre, tout l’écosystème de la terre, dont l’humanité est un maillon, avec toutes ses difficultés, ses enjeux.

Et cette idée neuve que ce coq, que ce matin, que cette nation universelle, elles le sont toutes, peut dire et chanter, c’est la nécessité et la beauté, l’intérêt aussi, de l’unité de la nation humaine.

Cette unité est possible, car en réalité, elle est déjà en grande partie réalisée !

Mais oui, regardez : d’un clic, on peut se parler, voir, écouter, ou commander même, des produits fabriqués à l’autre bout de la planète, on peut commenter des commentaires que d’autres nous-mêmes ont écrit il y a 30 secondes dans quelque pays, ville, région du monde que ce soit.

C’est une unité déjà, et remarquable, inconnue des siècles et des millénaires précédents.

L’unité humaine est possible, simplement à la base, c’est vraiment la première condition, il faut la penser, l’imaginer, la dire, la visualiser comme un possible, un possible nécessaire, désirable, accessible.

Voilà mon chant, mon espoir, mon propos, la raison de mes dessins, de mes compositions, de mes improvisations, de mes poèmes, de mes écrits.

Je sais que mes dessins, mes poèmes, mes compositions, mes impros au piano ou au violon, sont de piètre qualité,

mais une chose est sûre, au moins,

j’ose !

J’ose parler, dire, écrire au monde que l’unité de la nation humaine, malgré toutes nos différences, nos fiertés, nos ambitions, nos certitudes, nos difficultés, reste possible, tellement qu’elle n’a jamais été plus accessible, plus proche, plus réalisable que maintenant, qu’aujourd’hui.

Aujourd’hui, le jour de la nation humaine s’éveille,

alors, vous aussi, comme ce coq matinal et musical,

chantez, parlez, dites !

C’est à dire, rêvez en faisant !

Ce jour qui s’éveille est beau,

et il est nôtre !