Le sucre et l’âme

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D’abord, c’est le sucre qui m’a attiré.
Dans ce parfum rose, je ne voyais
Que la douceur de ce regard,
Une frise irisée, délicate, ourlée.

Puis je suis descendu de la voiture,
Arrêtant le moteur, là se disait
Un opéra de trois-cent chœurs,
La symphonie d’un bonheur.

J’ai pris quelques photos,

La lumière disait des choses belles,

Que ce buisson redisait

En phrases douces et sucrées.

Puis je suis reparti,

Le jour pressait, les tâches aussi,

On est toujours pressé

Est-on bête, de quitter un paradis !

Pourtant, dans mon esprit

Restait ce moment passé près du geste fleuri

Que la nature, ce jour-là, m’avait prêté.

Je ne savais pourquoi, mais j’y pensais souvent.

Et puis, quelques jours après,
J’ai compris : ce sucre, cette beauté,
Sont donnés par la nature pour nous
Connecter au réel, à ce monde aimé.

Pourquoi est-il aimé, ce monde intérieur,
Invisible et cependant si près ?
Il est aimé, car nous l’aimons, c’est tout.
Toutes, tous, voilà ce que nous sommes :

Des amantes et amants du beau,
De la beauté, de la sagesse, qui ensemble
Ecrivent cette page que nous lisons
Et sans cesse recherchons,

Toutes, tous, dans les buissons de roses,
Les fleurs oranges, dans le regard
De celles et ceux que nous aimons,
Dans le parfum des êtres rencontrés,

Dans la rue, sur des publicités,
Ou dans les séries sur le web !
Ne me dites pas qu’une série
N’est poétique ou ne peut l’être !

Une voiture, un objet, un moment,
Une vidéo sur Insta, tout peut être beau,
C’est à dire ouvrir une porte
Sur le réel, sur le beau, sur le bien,

Sur la douceur d’être et d’aimer,
Ce qui en vrai est tout à fait pareil,
Puisqu’aimer c’est être,
Quand aimer, ce n’est pas une chose ou un geste,

Aimer, c’est résonner avec ce que les roses disent,
Avec la beauté des verbes que cette phrase dit,
Dans une chanson, un sourire, un regard,
Avec ce que la vie te dit

Quand sur le bord de ta route,
De ton chemin, elle pose
Une fleur orange, un buisson rose,
Un souvenir, un éclat d’or, l’or que tu goutes

De toute ton âme : sais-tu que l’âme est toi ?
L’âme, c’est toi, ton corps, ton cerveau,
Tes muscles, ta pensée même,
Ne sont que tes outils, toi, tu es l’ouvrier,

C’est toi qui voit, c’est toi qui sent : cette âme est toi,

C’est elle qui ressent
La musique qui parle
Dans le détail et la douceur

De ce qui attire ton regard ou ta pensée.
Ta beauté est là, dans le sourire que
Tu donnes aux objets, aux moments,
Aux êtres et aux heures,

Aux fleurs, aux buissons, au silence,
A la vie, à tes proches et ceux qui,
Ne l’étant pas le sont pourtant puisque
L’âme est ce qui nous unit, aimer, c’est être !