Ukraine – Eden – Les racines du mal.

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Ukraine – Eden, les racines du mal est à la base un poème sur la guerre en Ukraine et l’invasion de ce pays par son puissant voisin.

Il me semble que toutes les guerres ont pour commune cause de s’aventurer dans le territoire du bien et d’y voler des mots pour justifier terreur, violence et abomination.

C’est ça, la racine du mal, il me semble : être persuadé qu’on défend le “bien”, et utiliser ce que nous savons être le “mal”, c’est à dire infliger la souffrance aux autres. Mais les autres, à la fin, par le jeu de la réincarnation, les autres ça devient nous. En fait, les autres, c’est juste nous, la nation humaine.

De ce poème, un peu long, j’ai fait une sorte de résumé qui constitue les paroles d’une chanson que j’ai composée après la “Symphonie Ukrainienne”.

Il n’y a pas de lien mélodique entre les deux, mais un lien d’identité.

Car j’essaye de raconter dans ces deux compositions la même histoire. Une histoire qui ne s’arrête pas à l’horreur de la réalité de cette guerre, ou des multiples autres guerres et conflits en cours sur la surface de la planète, mais leur imagine une issue sereine.

En effet, toutes les guerres débouchent sur une résolution en mode paix. Pourquoi ne pas en faire une base ?

Cette paix à chaque fois si chèrement acquise, et que nous jetons généralement si vite dans l’oubli, nous pourrions en faire une base de vie, un projet de société.

Pour cela, il me semble que l’harmonie entre les points de vue, les cultures, les identités, les régions, etc. devrait, pourrait en tout cas !, être recherchée, plutôt qu’une sorte d’uniformité ou de statu-quo qui sont toutes deux illusoires.

L’uniformité est – heureusement ! – impossible, le statu-quo, c’est à dire l’immobilisme des rivalités entre puissances, c’est à dire entre nations ou cultures puissantes et d’autres qui ne le sont pas, ou le sont moins, et en souffrent, n’est pas tenable ni sur le long terme, ni sur le moyen terme.

Ce qui est probablement plus tenable, durable, c’est une harmonie entre toutes les composantes de la nation humaine. C’est une grande nation, elle a beaucoup de couleurs, de facettes. Le diamant aussi, en somme.

Une somme qu’on pourrait imaginer de faire désormais !

  • Ecoutez sur Soundcloud Ukraine-Eden, composée à partir du poème “Ukraine-Eden – La racine du mal” !
  • Réalisée avec et par Rémi Lacroix : orchestration et arrangements, ingénieur du son.
  • https://soundcloud.com/user-283927556/jean-christophe-vocal
  • Une amie devait interpréter ce prototype, mais elle n’a pu se libérer au dernier moment, du coup, j’ai essayé de chanter. Ma voix est imprécise, mais disons, cela donne une idée de ce que cette chanson pourraît être !
  • Paroles :
  • Dans la plaine Ukrainienne une bombe est tombée Jusqu’où ira ce bruit de la mort projetée?
  • N’est pas un bruit l’ami, une honte Dont le regard jamais ne cessera, dont l’oeil regardera toujours…
  • De quel jour parles tu ? Mon Pays brûle, Sais-tu ce que mourir veut dire D’obus envoyés de si près de si loin ? Le blé de mon pays brûle !..
  • Toujours est ce quartier où notre vie repasse! Cette loi est certaine, immuable et pérenne! Il n’est de guerre qui ne laisse place aux étoiles!
  • N’excuse et ne soutiens ce que Dieu ni humanité ne pardonnent ! Tu boiras l’eau que tu envoies aux autres !
  • Comment croire qu’on ne vit qu’une fois, Comment pourrais-tu croire Qu’on ne nait qu’une fois ?
  • Si tu chantes la guerre son chant te trouveras Dans cette vie ou dans une autre ce chant deviendra tien,
  • Ami, demain renaitront les âmes, refleurira ta ville Il n’est d’hiver qui ne finisse, oh, chante!
  • Dans toute vie est un jardin d’Eden, d’Eden !.. Tes pas dansent dans ce jardin d’Eden, d’Eden !
  • D’or est sa couleur, bleue sa beauté, Framboise son cœur !
  • Que veux-tu protéger : ce passé féroce et cruel, Ou ce pays, pays de l’âme , Si tu dis Eden est mien, est mon pays, il devient tien, Il sera nôtre ! Ô que l’hiver donne place au Printemps ! Oh !… Un jour la Terre dira ce chant de l’âme oubliée,
  • D’or est sa couleur, ses pas y dansent, Ta voix y marche, chante, humanité, ta voix compte ! Chante toi aussi, seule ta voix compte!

Ukraine – Eden

Ukraine – Eden – The roots of evil. Sketch, July 2022.

Ce croquis illustre cette chanson.

L’oeil est celui qui regarde Caïn depuis la nuit des temps et toutes nos vies !

La signification des sept oeils qui sont ici représentés ou suggérés, le 7ème est celui qui regarde ce dessin !, est liée à ce que nous pourrions appeler la mémoire universelle, un des éléments de base du savoir ésotérique.

Ce que nous faisons ou encourageons est observé par la vie, et par des engrenages que l’ésotérisme appelle, dans la tradition juive, Akasha Chronika, les chroniques akashiques, que certains voyants peuvent observer.

Edgar Cayce, le voyant américain, avait cette faculté, je parle de lui dans “Naissance d’une civilisation planétaire.

Mais en réalité, ces chroniques akashiques sont gravées très profondément en chacun(e) de nous et on en retrouve une trace dans cet autre oeil qu’est notre horoscope de naissance, figuré dans l’avant-dernier oeil !

L’horoscope, indissociable de l’idée de réincarnation, est une sorte de schéma représentant le processus par lequel les conséquences des feux que nous avons allumés dans de précédentes vies s’invitent dans la destinée de notre vie présente.

Le dernier “oeil” est esquissé d’un trait bleu : la courbe du ventre entourant l’utérus de la femme enceinte. Cet oeil est essentiel, nous en sommes toutes et tous le fruit.

Après, ne sommes-nous que la somme de nos bêtises et erreurs ? Heureusement, non, nous créons sans cesse une nouvelle somme, c’est ce que ces marches teintées du blé vert expriment, nous construisons par nos vies la marche d’un retour vers Eden en somme !

Cela peut paraître un peu “poétique”, mais en réalité, non, on peut aussi appeler ça un projet pour la nation humaine, un projet qu’on pourrait considérer comme une nécessité vitale pour la société humaine, sur notre commune planète.

– La racine du mal –

*

Dans la plaine Ukrainienne une bombe est tombée ;

Jusqu’où ira ce bruit de la mort projetée ?

N’est pas un bruit, l’ami, est une honte

Jusqu’à la fin du jour qui sifflera sans cesse…

De quel jour parles-tu ? Ce jour s’éteint, je n’y vois

D’honte qui cesse, où est ce flot des hontes bues ?

Je ne vois que malheur dans la plaine et la ville,

Mon beau pays s’éteint, son chant brûle sous le bruit

Des bombes envoyées et des chars qui roulent

Sur le blé de l’amour, sais-tu ce que fouler du blé veut dire ?

Sais-tu ce que quitter son peuple est de pleurs et de douleurs ?

Sais-tu ce que mourir dans sa chambre dévastée

Par l’obus envoyé de si près de si loin veut dire ?

Ce bruit s’éteindra bientôt, ami. Murs, corps, maisons reviendront,

Bientôt renaitront les âmes, demain ta ville fleurira

Et d’autres, non toi, boiront le breuvage amer.

Amer est le chant d’avoir aimé l’horreur, soutenu l’injustice

Dit l’indicible, chanté la mort et l’invasion.

Il n’est de paix pour qui voulut la guerre

Et sans même y prendre part y prit part tous les jours,

Chaque heure et seconde encourageant ce qui ne peut l’être,

Chantant ce qui ne devrait être dit, pensé ou partagé.

Je me souviens d’une vie, autrefois en Russie

J’étais si jeune, frêle, gracile, je dansais à Moscou

Préparais un ballet, le piano couvrit le chant du feu

Allumé par les Français, je n’ai pris garde, suis morte

Dans le bois qui grésillait de la sotte furie

De qui croyait pouvoir ma ville prendre.

Ma ville, elle a brulé, et puis s’est rebâtie,

Mon corps alors est mort, et où suis-je maintenant ?

Je suis tant de fois parti, si souventes fois revenu.

Le jour des étoiles jamais ne cesse, il n’est de guerre qui ne finisse,

Mais le jour de la honte jamais ne meurt

Jamais ne s’éteint dans ses heures cette voix qui rappelle

La douleur des corps, la mort des exilés, la tristesse de quitter

Tout ce qui d’une vie dit le parfum des heures douces.

Cela, tu le sais, qu’as-tu alors encouragé ?

Tu crois pouvoir accuser qui ne te plait d’être diable,

Le diable, pourtant tu l’invites dans tes mots

En disant la haine, propageant la mort et couvrant

D’excuses ce que Dieu ou humanité n’excusent.

Je n’ai fait que reposter un message reçu, crois-tu pouvoir dire.

Non : là est la racine du mal : soutenir l’insoutenable,

Là est la puissance du puissant : notre assentiment,

Là sa faiblesse aussi, quand tu t’abstiens d’approuver.

Tu me dis : qu’a notre pays fait ? Est-ce mieux ? Certes,

Ou peut-être, mais envahir, c’est mal, l’ami, toujours.

Tu le sauras tôt ou tard à nouveau, puisque toujours

On rencontre dans ses jours ce que l’on aime et admire.

Tu boiras l’eau que tu souhaitais aux autres ;

Les autres, c’est toi, cette eau tu la reboiras

Te souvenant des vies et des heures où tu pensais

Pouvoir chanter ce qui ne se chante,

Et dire ce qui jamais ne se devrait dire ;

Comment peux-tu aimer ce que tu n’aimes ?

Comment peux-tu croire qu’on ne souffre

De la douleur, de l’horreur et du carnage ?

Tu chantes la guerre : donc, son chant te touchera

Dans cette vie ou dans une autre, puisque tu l’aimes.

A nouveau tu reverras ce spectre que tes mains

Sur ton clavier ont dessiné, cette faux

Que tu célèbres s’invitera dans le miroir de ta vie.

Vois-tu, nos vies résonnent de nos vies passées,

Comment pourrais-tu croire qu’on ne nait qu’une fois ?

Crois-tu qu’il ne soit de mémoire du mal que l’on fit ?

Il n’est de honte qu’on ne reboive dans le cours impassible

Des heures et des douleurs qu’on avait applaudies.

Ce que l’on cause, on le revit ; ce que l’on donne, on le reçoit plus tard.

Toujours est ce quartier où notre vie repasse ;

Tout bruit que tu donnes te reviendras un jour.

Cette loi est certaine, immuable et pérenne,

Nos vies sont le miroir de ce que l’on fit.

Ukraine, Aden, Syria ô mes sœurs

Il n’est de ville où le Printemps ne refleurisse,

Demain la Terre réunira le chant de l’âme

Aujourd’hui oublié, demain saura redire

Le parfum glorieux des jours dorés,

Le respir de l’amour et le soleil,

De ta cité d’or bleu, lumineux destin !

Demain tu chanteras, à nouveau rediras

La couleur des jours heureux, cette vie plurielle !

Pourquoi attendre ce que l’amour donne ?

Dans toute heure il est un jardin d’Eden

Dont le chant te poursuit lui aussi,

D’or est sa couleur, framboise son chant,

Bleue est sa beauté, cristallin son chemin

Tes pas y dansent, ta voix y marche

Regarde l’empreinte des âmes qui y gravèrent

La douceur de leur regard et la force de leur chant !

Chante humanité ; et toi aussi chante, toi aussi ta voix

Compte.

*

Jean-Christophe Fadot,

12 juillet 2022